vendredi 24 février 2006

La presse culturelle gratuite, tentative de définition

Extrait du mémoire de DESS « développement culturel et direction de projet » La presse culturelle gratuite – Regards et pistes de réflexion – Université Lumière Lyon II – ARSEC de Pierre Leroux sous la direction de Michel RAUTENBERG, professeur d’ethnologie à l’université de Lille I, membre du comité pédagogique de l’ARSEC.

« Face au processus d’englobement de l’information dans la communication, comment situer la presse culturelle gratuite ? la documentation sur la presse gratuite et plus encore sur la presse gratuite culturelle est extrêmement réduite voir quasiment nulle pour cette dernière. La presse culturelle gratuite généraliste s’appuie sur une conception plus large de la culture et dépasse la simple vo :onté d’une minorité d’individus de se reconnaître et de partager la même passion. Gratuit, pionnier et importateur du véritable concept de la presse gratuite en France et longtemps référence dans ce type de presse, TAKTIK sur Marseille, qui a cessé de paraître débuta en août 1988. ce n’est véritablement que dans la décennie que la grande majorité des publications de ce type apparaissent étroitement liées au développement de l’offre culturelle sur le territoire suite à la décentralisation. En la matière, les précurseurs hexagonaux n’ont rien inventé puisqu’ils reconnaissent s’être inspirés de modèles australiens, américains avec The Village Voice à New York et canadien avec Voir à Montréal. Certaines de ces publications étrangères sont quotidiennes ce qui n’existe pas à ce jour en France en matière de gratuits spécifiquement culturels.
Quelle définition donner de la presse culturelle gratuite ? Assez peu développée sur le territoire français, la presse culturelle gratuite est très peu identifiée. Un phénomène qui peut s’expliquer par la très grande diversité de ses formes et de ses intentions. Cinq grands critères significatifs semblent pouvoir nous aider à discerner le champ nébuleux de la presse culturelle gratuite, aucun cependant n’étant suffisant à lui seul pour la définir :
- La fonction agenda : elle est le plus petit dénominateur commun de l’ensemble des publications - La gratuité : si sa présence au sein d’un essai de définition de presse gratuite semble tautologique, on peut néanmoins se demander si dans un sens large, les publications du même type se retrouvant notamment autour de la fonction d’agenda culturelle dont le prix est inférieur à 0,50 centimes d’€ ne peuvent pas entrer dans le cadre du sujet. Néanmoins, une analyse stricte veut que l’on écarte de la PCG ces publications
- L’origine privée du financement : la très grande majorité de la PCG fonctionne sans subventions directes, même si la plupart vendent des espaces publicitaires aux collectivités locales. Ainsi, les publications des collectivités territoriales qui émanent du monde politique sont à classer dans la rubrique communication.
- Le traitement exclusif d’informations culturelles : la majorité des publications recèlent un agenda et un rédactionnel exclusivement culturels. Néanmoins, bon nombre abordent également les loisirs, le sport et certains sujets d’actualités générales. La encore, les contours d’une définition précise de la PCG semblent flous et l’on peut ne peut que retenir le nécessaire critère de « dominante culturelle. »
- L’existence d’un vrai rédactionnel : certaines publications ne contiennent aucun rédactionnel propre, voir même aucun rédactionnel tout court et se limité à la fonction d’agenda. Une partie des publications développent un rédactionnel promotionnel et descriptif. La plus grande partie de ce rédactionnel est constitué de brèves et n’est pas signé. Enfin, un petit nombre d’entre elles s’attachent à produire un véritable travail journalistique. »

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